Accélérateurs de FoodTech, Mathieu Vincent et Jérémie Prouteau (TSP 2010)

« Qu’est-ce que je vais (faire à) manger ce soir ? » Peu nombreux sont ceux qui ne se sont jamais posé la question ! Pour qu’y répondre ne soit plus un casse-tête, Mathieu Vetter et Jérémie Prouteau (TSP 2010) ont créé la startup WeCook en 2010, avec Alexandre Grimault. WeCook a grandi ; aujourd’hui, avec DigitalFoodLab, ils développent la FoodTech* auprès des industriels.

Comment et pourquoi est née WeCook ?

Mathieu Vincent : Dès le départ, j’avais envie de créer une société. Sans d’ailleurs avoir le mot startup en tête. J’ai choisi l’’école Télécom SudParis en particulier pour le Challenge Projets d’Entreprendre®. C’était innovant, rien ne ressemblait à ça à l’époque ! Avec Jérémie, nous avons passé un an en Irlande pendant nos études. On voyait toutes les semaines des familles remplir leurs caddies de boites de conserve… Ce besoin de savoir quoi manger et comment manger varié, on l’avait pour nous bien sûr, mais il nous semblait communément partagé. On l’a envisagé comme un problème à résoudre.

Jérémie Prouteau : On s’est lancés en rentrant en France, en 2010. A l’époque créer une boîte à la fin de ses études, ce n’était pas courant. On nous regardait bizarrement ! IMT Starter nous a rassurés et donné une légitimité. On se disait : si on est dans l’incubateur c’est que notre idée n’est pas totalement délirante ! Revenir dans l’environnement de l’école nous a permis de nous lancer dans les conditions idéales, sans prendre de gros risques.

Que devient WeCook aujourd’hui ?

MV : WeCook a été racheté par la société Alantaya, qui développe un produit similaire mais dans le domaine médical. Il s’agit d’un service à destination des mutuelles et des hôpitaux, pour accompagner les personnes en prévention ou suivi de maladies graves. Ayant la même logique que nous, nutrition –médicale- avec recommandation, ils appuient ce que l’on fait et utilisent nos compétences marketing pour rendre leur produit plus attractif. On accompagne l’’intégration de WeCook dans le produit Alantaya ; l’objectif étant d’arriver à court terme à un produit unifié.

Vous travaillez en parallèle sur un autre projet ?

JP : avec WeCook, nous nous sommes intéressés aux événements liés aux startups. On voulait comprendre comment le numérique peut aider à bien manger. Un peu par hasard, pour mettre en valeur WeCook et structurer cet écosystème naissant, on a créé DigitalFoodClub, un événement dédié aux startups Foodtech.

On a commencé tout petits, et aujourd’’hui, tous les 2 mois on rassemble jusqu’à 200 personnes autour d’un programme bien rodé : pitch de 4 startups FoodTech, intervention d’un(e) expert(e), puis networking. De plus en plus de grands comptent nous sollicitaient pour des conseils : nous avons décidé de créer une activité autour de cette belle évolution !

En quoi consiste exactement cette activité ?

MV : Autour de Digital Food Club, nous avons créé la marque Digital Food Lab pour accompagner l’accélération du système FoodTech. Concrètement, il s’agit :

  • d’’accompagner sur le plan stratégique (levée de fonds) quelques startups FoodTech que nous sélectionnons ;
  • de réaliser pour des grands comptes de l’’agro alimentaire des missions de veille et de conseil autour de l’innovation.

Tous les industriels ne sont pas au même stade en ce qui concerne l’’innovation. Alors que certains se demandent ce qu’’est une startup, d’’autres s’’interrogent sur l’’utilité de travailler avec des startups, et ceux qui sont déjà convaincus se demandent comment faire !

Nos interventions se font donc à différents niveaux :

  • par des conférences, pour venir expliquer ce qu’est la FoodTech, ce qui se passe dans cet univers et dans les métiers, en France ou à l’’étranger ;
  • par des missions plus approfondies, sur du long terme. Tous les mois nous établissons pour nos clients un état des lieux de ce qui est en train de se passer en France et à l’étranger dans leur domaine, de ce qu’ils devraient suivre. Nous analysons les tendances que l’’écosystème de l’innovation laisse présager ;
  • enfin, pour certains grands comptes, lorsqu’on relève une problématique liée à l’’innovation (j’ai envie de gérer ma supply chain d’une manière innovante / je suis un acteur du « baby food » et j’ai une problématique particulière, etc.), on met en place une solution pour gérer les appels à candidatures des entreprises et leurs partenariats avec des startups. La dernière partie de notre activité consiste en fait à gérer des structures d’accélération pour les grands comptes.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette activité ?

JP : Tout est nouveau ! Et puis, c’est très différent de WeCook où nous devions intéresser des personnes à notre produit. Là, on peine à gérer les sollicitations ! C’est très stimulant. On sent vraiment une forte pression des grands comptes qui veulent innover

Nous voulons rester un écosystème global, y compris avec l’aspect accélérateur. Ce qui nous intéresse c’est de rester proches des startups pour les aider à grossir. Nous avons un projet de développement dans ce sens.

Que peut-on vous souhaiter pour 2017 ?

Avec Alantaya, nous allons continuer de faire grandir WeCook. Et avec Digital Food Lab, nous voulons nous tourner vers le marché européen. L’’écosystème de la FoodTech se développe de manière passionnante également en Italie, à Berlin, à Londres. Nous aidons les startups européennes de la Food Tech à grandir pour faire le poids face aux startups américaines.

*écosystème des entreprises innovant dans le domaine de l’’alimentation

 

 

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