e-VITA : promouvoir le “bien vieillir” grâce aux technologies numériques

Télécom SudParis

Tous les pays connaissent l’allongement de la durée de vie de leur population et l’augmentation de la part leurs séniors dans la population. Il ne s'agit plus seulement d'augmenter l'espérance de vie, mais de pouvoir maintenir leur santé physique, mentale et sociale. Ainsi au Japon, 30 % de la population a déjà plus de 60 ans[1]. En France en 2030, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans[2].
Des chercheurs européens et japonais se sont penchés sur la façon dont les technologies de l'information et de la communication (TIC) pouvaient apporter des solutions concrètes au « bien vieillir ». Télécom SudParis accueille les 7 et 8 mars 2024 les chercheurs du programme européen H2020 « e-Vita », lors de la présentation des résultats.

Créer des outils et services pour le maintien à domicile des séniors

Horizon 2020
Logo Horizon 2020

e-VITA est un projet de recherche novateur dans le domaine du vieillissement actif et en bonne santé, et qui s’inscrit dans le cadre d’un programme européen H2020. Il  a reçu un financement du programme H2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention n° 101016453. Le consortium japonais a reçu un financement du ministère japonais de l'Intérieur et de la communication (MIC), Grant n° JPJ000595.

 

 

Japanese Ministry of Internal Affairs and Communications
Ministère japonais de l'Intérieur et de la communication

Développé en collaboration avec des partenaires européens, dont l'APHP, et japonais, ce projet vise à prévenir l’exclusion des populations âgées, en mettant à profit les technologies de l'information et de la communication (TIC). Jérôme Boudy et Mossaab Hariz font partie de l'équipe de chercheurs en santé numérique de Télécom SudParis impliquée dans ce projet ancré dans la thématique du “bien vieillir”.

Le projet utilise divers capteurs et configurations d’équipement pour développer un système interactif destiné à améliorer la qualité de vie des utilisateurs : des robots compagnons japonais androïdes ou non androïdes comme Nao, des interfaces holographiques ou des représentations cultuelles, des smartphones ou de simples tablettes.

Prévention et Autonomie, les maîtres mots des aides à la personne

e-VITA-logo-carreUn assistant virtuel dispense des services variés afin d'aider l'utilisateur dans ses activités quotidiennes, de loisir, ou encore l'observance de ses traitements. Grâce à un agent conversationnel textuel ou vocal, le système est capable de dialoguer avec l'utilisateur. Cette communication permet au système d’accéder à une partie du contexte de l’utilisateur et à son comportement, notamment via le dialog triggering ou déclenchement de séquences de dialogues. Par exemple, lors de la conversation, il est possible de déterminer si l'usager a bien fait ses exercices de gymnastique ou pris ses médicaments.

 

La plateforme de fusion multimodale développée par Télécom SudParis

Montre connectée, détecteurs de présence, stations météo connectées, etc., avec l’essor de l’Internet des Objets, une variété de capteurs recueille d’autres types d’information qui, combinées aux informations contextuelles, aident à l'élaboration d’indicateurs, par exemple, le niveau de confort climatique de la personne. La fusion de ces données permet d'inférer des informations de plus haut niveau sur l'activité de l’utilisateur grâce à l'HAR (Human Activity Recognition), qui s'appuie sur l'intelligence artificielle.

Le développement de la plate-forme de fusion multimodale, en complément d’un dispositif de collecte des données développé par un autre partenaire du projet (ENGINEERING, en Italie), a été confiée à Télécom SudParis et bénéficie de sa longue expérience en la matière.

« Au plan technique, nous utilisons des outils open source tels que l'architecture FIWARE pour gérer l'infrastructure IoT, ou encore le système de gestion de dialogue RASA. Celui-ci s'appuie sur des dialogues bien déterminés que nous avons établis, qui correspondent par exemple à des scénarios de prévention contre les fortes chaleurs ou d'incitation à l'activité physique. Nous y avons intégré un module chat GPT, entraîné sur une base restreinte que nous avons fournie, pour éviter les « hallucinations », précisent Jérôme Boudy et Mossaab Hariz, enseignants-chercheurs à Télécom SudParis. Nous avons bâti ainsi une solution proactive capable de déclencher des dialogues personnalisés et contextualisés.» Une évaluation par les séniors à leur domicile.

Ce projet à la forte dimension multiculturelle est actuellement en phase d'évaluation, notamment par des usagers, dans la droite ligne des living labs. Un temps fort pour démontrer la pertinence de l'application de recherches pluridisciplinaires mises au service de la résolution d'une problématique sociétale de premier plan dans de nombreux pays.

 

[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ageing-and-health

[2] https://solidarites.gouv.fr/preparer-la-france-de-demain-ajouter-de-la-vie-aux-annees-strategie-bien-vieillir

 

e-VITA : conférences à Télécom SudParis

Le Living Lab Evident de Télécom SudParis :  tiers lieu d'expérimentation en santé numérique

L'expérimentation passe par l'évaluation des outils et services consacrés au maintien à domicile de la personne. Grâce à un financement du Département de l'Essonne, le tiers lieu d'expérimentation en santé numérique « Evident » (Espace de vie intelligent pour personnes dépendantes), espace collaboratif de coconception de Télécom SudParis, a en effet vu le jour en 2016 sur le territoire d’Évry Val d’Essonne. Il s'appuie sur un appartement équipé d’un réseau de capteurs et d’objets connectés. Inspiré par les living labs Santé Autonomie, Evident n'est pas un living lab stricto sensu, dans la mesure où il ne permet pas d'héberger des séniors au-delà de 8 heures par jour, pour des raisons de sécurité.

« Evident est dédié à des activités d'expérimentation, d'évaluation et de démonstration pour nos projets et ceux de partenaires, et il sert également à la formation, explique Jérôme Boudy. Les élèves y sont accueillis en particulier pour la réalisation de projets sur la thématique santé, complète Mossaab Hariz. Cela leur permet d'être au contact des chercheurs, à différents moments de leur cursus, en première année, avec les projets Gate ou en deuxième année dans des projets Cassiopée, ou en projet de fin d'étude (PFE) en troisième année ».

 

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