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Hervé Debar nommé directeur adjoint de Télécom SudParis

Hervé Debar, directeur de la recherche à Télécom SudParis, expert en cyber sécurité et membre du conseil scientifique de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a été nommé directeur adjoint de l’école en mai 2021. Il nous explique ses ambitions pour l’école.

 

Quelles sont vos priorités pour Télécom SudParis en tant que Directeur adjoint ?

Herve DebarHervé Debar : Une de mes premières missions est de donner de la visibilité aux parcours que nous proposons aux élèves ingénieurs, aux employeurs et à nos partenaires. L’école a défini des priorités de recherche en fonction de son positionnement, de ses capacités d’action et de la demande socio-économique : étudiants, marché du travail, tutelles. Trois axes de recherche dessinent l’identité de Télécom SudParis.

Le premier, sur la cyber sécurité, est une activité de recherche déjà très présente au sein de l’école. Ce thème est soutenu par une stratégie au niveau national et un campus cyber sécurité a vu le jour à Palaiseau. La formation en cyber sécurité vient enrichir le parcours d’ingénieur généraliste. Il est en effet primordial de bien connaître tous les aspects de l’informatique avant de se former en cyber sécurité. De plus en plus, cette formation s’adapte à des secteurs particuliers tels que l’énergie, l’automobile, le transport, la santé, la banque ou encore l’assurance. Tous ces domaines utilisent le numérique et sont de plus en plus la cible d’attaques informatiques. Ils recherchent donc des profils d’ingénieurs généralistes avec une spécialisation en cyber sécurité.

Le deuxième axe de recherche est le numérique pour la santé. La recherche dans ce domaine est déjà bien développée dans l’école. Une quinzaine d’enseignants-chercheurs travaillent sur des sujets liés à la e-santé depuis plusieurs années.

Les objets médicaux connectés connaissent en effet un fort développement. Aux équipements présents à l’hôpital tels les scanners ou les IRM, s’ajoutent désormais des dispositifs plus légers (par exemple lits connectés, pompes à insuline et seringues connectées). Le développement de l’hospitalisation à domicile et de la consultation à distance a besoin de nouveaux objets médicaux connectés.

Télécom SudParis a noué des partenariats stratégiques avec le Genopole et l’hôpital sud francilien. Un parcours de formation « santé » est également proposé aux futurs ingénieurs généralistes afin d'apporter des compétences dans le domaine de la santé numérique à ceux qui se destinent au monde médical.

Le troisième axe de recherche porte sur le numérique et l’environnement. Bien que ces thèmes existent déjà dans l’école au travers notamment des recherches sur la consommation énergétique des processeurs et des mémoires, nous souhaitons développer cet axe et proposer des formations sur l’impact du numérique sur le climat, la consommation énergétique du numérique, l’optimisation du fonctionnement des réseaux et des ordinateurs pour limiter l’empreinte carbone, le télétravail ou encore l’optimisation des déplacements. Nous proposerons aussi aux étudiants une formation sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

 

Quelles sont vos ambitions pour les étudiants ?

H. D. : Au sein de l'Institut Polytechnique de Paris, nous mettons en place le « PhD Track ». C’est un programme d’accompagnement personnalisé des étudiants. Dès le master, des chercheurs ou enseignants-chercheurs guident les élèves dans le choix des cours et les aident à construire leur projet doctoral. L’inscription en thèse se fait dans la continuité du master. L’idée est de faciliter le déroulement du doctorat par une meilleure préparation en master et le choix d’un projet en amont. Dans ce parcours, les étudiants sont davantage acteurs de la définition de leur sujet, ce qui constitue un atout en termes de prise d’autonomie. Des bourses pourront être attribuées dès le master pour les projets les plus prometteurs.

 

Et pour les enseignants-chercheurs ?

H. D. : Mon ambition est d’accompagner les enseignants-chercheurs, notamment les jeunes, vers des financements encourageant l’excellence scientifique comme ceux attribués par l’ANR (Agence nationale de la recherche) ou le programme ERC (European Research Council).

Aujourd’hui, trois de nos chercheurs bénéficient d’un financement de l’ANR en raison de la pertinence de leurs recherches. En permettant le recrutement d’un doctorant, ce financement accélère le processus d’habilitation à diriger des recherches. Nous souhaitons aider d’autres chercheurs à bâtir des sujets de recherche originaux et les accompagner vers des financements européens.

 

Que comptez-vous faire pour augmenter la visibilité de l’école et de ses programmes ?

H. D. : Télécom SudParis est bien identifiée sur le sujet de la cyber sécurité. Nous souhaitons développer des modèles, comme cela a été fait au Japon, dans lesquels des professionnels de différents secteurs (énergie, transports, santé…) se rencontrent dans des cadres de confiance pour échanger sur leurs problèmes de cyber sécurité et faire avancer ainsi les connaissances.

Des centres de compétences sectoriels de ce type commencent à se développer au niveau européen. Des modèles intersectoriels sont également envisageables. Les systèmes de distribution de billets de train sont par exemple la cible de cyber attaques régulières. La même technologie est utilisée dans les distributeurs de billets de banque. Les réponses à une attaque dans le secteur bancaire peuvent donc intéresser le secteur ferroviaire. Des échanges de pratiques sont donc intéressants à mettre en place.

La visibilité du programme numérique et environnement va s’appuyer sur la chaire d’enseignement « ingénierie numérique & transition environnementale » pour informer nos étudiants et partenaires sur nos formations. Quant au domaine numérique et santé, il serait intéressant de déployer une ou deux actions emblématiques pour attirer l’attention sur nos réalisations. Les étudiants qualifiés que nous attirons contribuent à renforcer la notoriété et la visibilité de l’école.

 

A quoi ressemblera le succès dans votre nouvelle fonction ?

H. D. : Il sera lié à l'amélioration de la visibilité de notre offre de formation sur les axes cyber sécurité, e-santé, numérique et environnement auprès des différents publics : étudiants, entreprises et partenaires.

L’obtention d’un financement prestigieux de type ERC sera un marqueur fort de la réussite de nos projets. Nous continuerons à développer des activités de recherche reconnues par les publications, les projets de recherche partenariale, les brevets ou encore les transferts de technologies et de compétences.

Propos recueillis par Annick de Chenay

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