En ligne, Télécom SudParis assure la continuité de ses enseignements
Publié le 20 avril 2020Le 13 mars, le président de la République a annoncé une mobilisation générale face au coronavirus. Dès le lundi suivant, les établissements d’enseignement fermaient leurs portes jusqu’à nouvel ordre. Télécom SudParis s’était organisée pour assurer la poursuite des cours à distance. Claire Lecocq, directrice adjointe des formations nous raconte le déploiement rapide du dispositif.
A l'annonce de la fermeture des écoles, Télécom SudParis était-il prêt à continuer ses enseignements en ligne ?
Nous nous savions en avance en termes d'innovation pédagogique, de formation du corps professoral à la pédagogie et de mise à disposition des ressources numériques. Cependant, nous n’étions pas certains que chacun de nos enseignants-chercheurs était prêt pour passer au tout à distance. Mais la continuité pédagogique a été une évidence pour tous, une chance pour certain même de « sauter le pas » et absolument tous ont relevé le défi avec engagement et enthousiasme.
Pour dispenser les cours à quelques mille étudiants, ce sont plus de 100 enseignants-chercheurs de l’école, une dizaine d’intervenants d’IMT-BS et tous nos vacataires qui sont entrés directement dans notre processus de mise en œuvre de la formation à distance. Auxquels s’ajoutent les personnels administratifs et techniques qui accompagnent la scolarité des étudiants ou garantissent la continuité de service des infrastructures.
Tous les programmes sont-ils dispensés aux étudiants ?
Nous avons passé 100% de notre programme en distanciel et ce, avec beaucoup de confiance. Tout d’abord, nous avons eu la chance que tous les enseignements qui nécessitaient des infrastructures physiques particulières, comme les bancs optiques ou du matériel réseaux, étaient passés. Ensuite, nous savons déporter les autres enseignements, même s'ils nécessitent des installations sur des ordinateurs, des machines virtuelles sur nos serveurs.
Pour les semaines dites « transverses » c’est-à-dire de mise en cas pratique, comme le Challenge Projets d'Entrependre®, la question était tout autre. Comment transposer un enseignement qui est aussi un évènement ? Nous avons rediscuté, avec les responsables du challenge, sur les objectifs pédagogiques et les attendus de l’enseignement. Puis nous nous sommes recentrés sur l’essentiel, c'est-à-dire former nos étudiants à la créativité, à la construction d’un business plan, etc. Enfin, nous avons contacté tous nos coachs. Tous se sont montrés confiants et prêts à faire du coaching à distance et utiliser des outils mis à leur disposition. Bien sûr, on perd le côté festif et compétition, mais pour ce qui est de la formation, les objectifs sont pleinement tenus.
De quel dispositif de soutien les enseignants ont-ils bénéficié ?
Nous nous sommes lancés, il y 4 ou 5 ans, dans la transformation pédagogique. Télécom SudParis a alors déployé un plan de soutien à la pédagogie, un plan de formation massif de tous les acteurs de l’enseignement, accompagné d’un dispositif d’évaluation dans un souci d’amélioration continue. Si, au départ, certains craignaient le tout MOOC, nous les avons vite rassurés : il s'agit pour nous de cultiver la diversité et que chacun identifie ses propres modalités pédagogiques. L’École, au travers de la direction des formations, leur a proposé également des financements pour l’acquisition d’équipements, de plateformes technologiques et a récemment déployé des salles d'innovation pédagogiques.
Avec le besoin de continuité pédagogique, l’équipe de soutien à la pédagogie a été renforcée. Elle assure, outre la veille technologique, la formation à la pédagogie innovante, l’ingénierie pédagogique et l’accompagnement des enseignants, le tout en lien avec notre direction des Systèmes d’Information.
Grâce au dispositif déjà mis en place, l'enseignant s'oriente rapidement dans ces propositions, organisées comme des petites « boites à outils », et peut en changer à tout moment.
L’équipe de soutien à la pédagogie, enrichie de nouvelles compétences, est joignable en permanence via, une adresse unique aide-distanciel@telecom-sudparis.eu. Sur un espace de type moodle, des guides très pratiques, des ressources pédagogiques numériques, sont rassemblés pour rendre facilement mobilisables et rapidement opérationnels les acteurs de la formation.
Comment les étudiants vivent-ils ce changement ?
Ce changement n’est pas si facile. Nous connaissons bien nos élèves, au travers des liens étroits que nous avons tissés. Nous connaissons également très bien nos profs, qui savent très bien qu’enseigner à distance oblige à resserrer les liens avec les apprenants, encore plus qu’en présentiel. Nos professeurs s’efforcent à encore plus de clarté dans les objectifs d’apprentissage, intervention par intervention, leurs instructions et les contenus pédagogiques afin que les étudiants deviennent automnes et assument qu’ils sont responsables de leur apprentissage.
Nous favorisons les contrôles continus. L'apprentissage se fait au fil de l'eau. C'est aussi une façon d'inciter l'étudiant à être en action. N’oublions pas que nous délivrons un diplôme, des certificats, des ECTS. Tous nos contrôles « sur table » sont reportés à la réouverture des portes de l'école.
Cette période difficile a révélé une belle surprise: personne ne s’est posé la question de la continuité des enseignements. C’était une évidence !
Emma, élève-ingénieure en 1ère année : "Le ressenti des cours en ligne est globalement très bon : les cours en live sont bien faits, les professeurs sont réactifs. Sinon, finir un repas de famille avant 12h45 est souvent impossible : un peu de flexibilité de quelques heures au niveau des deadlines pour rendre les devoirs serait apprécié."
Arthur "Pour certains enseignants la transition vers les cours à distance s'avère difficile. Heureusement, au lieu de tenter de simplement recopier le principe des cours en présentiel, des professeurs ont embrassé l'école numérique, se sont adaptés et ont innovés de façon à rendre leurs cours encore meilleurs."
Les solutions techniques mises en place
Grâce à la mobilisation des plate-formes de recherche, l'École n'a pas eu à souffrir de l'engorgement de services comme ceux de Renater (réseau au service de la communauté Education-Recherche de France). Télécom SudParis a en effet choisi d'héberger ses propres moyens de visioconférence avec BigBlueButton. Avec cette capacité d'auto-hébergement, les problèmes liés à la surveillance ou au RGPD sont ainsi résolus.
Pour des usages où la présence d'une centaine, ou plus, d'élèves est requise, des plate-formes des "gamers" comme Discord ou Twitch sont utilisées.
Le dispositif de soutien à la pédagogie repose sur une infrastructure informatique et une interopérabilité des systèmes parfaitement opérationnelle. Dans une école, la gestion de la scolarité, des notes, des emplois du temps dépendent d’un système d'information, dans notre cas Open portal. La gestion des ressources pédagogiques, les espaces de cours sont réalisés dans un « LMS » (Learning Management System), dans notre cas Moodle.
A Télécom SudParis ces deux systèmes sont parfaitement interopérables. Dès qu'un élève est inscrit dans un cours, tout est synchronisé : les professeurs ont accès aux seuls élèves inscrits dans leurs cours ; de la même manière, les élèves ont accès à leur cours par cette seule plateforme. C’est transparent, naturel, automatique et « sans couture » comme on dit en informatique