Olivier Loverde : du challenge à la création d’entreprise

Télécom SudParis

Quelques années après avoir participé au Challenge Projets d’Entreprendre®, Olivier Loverde et ses associés ont décidé de franchir le pas en 2014 en créant leur entreprise : Innovorder. Huit ans plus tard, cette entreprise est le leader français de l’innovation pour la restauration. Rencontre avec Olivier Loverde, diplômé de Télécom SudParis en 2013.

D’où vous vient votre envie d’entreprendre ?

Depuis l'enfance, j'ai une passion pour l’entrepreneuriat et la Tech. À l’âge de neuf ans, j’aidais déjà à résoudre les problèmes que les gens pouvaient rencontrer. C’était notamment le cas des boulangeries de ma ville qui devaient commencer leur transformation numérique.

En faisant ça, j’ai réalisé qu’il y avait des personnes qui avaient des problèmes mais qui ne trouvaient pas de solution. Je me suis donc demandé comment la technologie pouvait leur venir en aide. C’est à ce moment-là qu’est né mon désir d’entreprendre. Ensuite, le Challenge Projets d’Entreprendre® m’a conforté dans l’idée que c’était la voie à suivre.

Quelle est la solution développée par votre entreprise ?

Innovorder est une suite logicielle, destinée au secteur de la restauration. Nous travaillons principalement avec des chaînes de restaurants ou de grands groupes tels que Renault, EDF, ou des institutions comme l’Elysée et Matignon.

Notre solution repose sur trois piliers :

  • la prise de commande omnicanal. Cela signifie la possibilité de commander en ligne, en caisse, aux bornes ou aux distributeurs automatiques et l’expérience reste la même.
  • nous travaillons également au niveau de la caisse pour réduire le temps d’attente des utilisateurs. Grâce à l’intelligence artificielle, le système va directement reconnaître le plateau, le prendre en photo et identifier ce que vous mangez pour le facturer.
  • le dernier pilier concerne la partie rapport analytique qui va nous permettre de fidéliser la clientèle.

Notre solution est extrêmement modulaire et facile à installer pour une prise en main simple. Notre objectif est de fluidifier le trafic dans les restaurants, pour que les consommateurs aient moins à attendre.

Pourquoi avoir fait le choix de créer votre entreprise plutôt que de rejoindre l’entreprise leader du marché ?

Après ma dernière année à Télécom SudParis, effectuée en échange académique à Hong Kong, j’ai rejoint Cedexis. C’était une superbe expérience, nous étions les « aiguilleurs du net ». Notre rôle était de trouver les voies les plus rapides pour accélérer les contenus et de faire en sorte que les utilisateurs attendent le moins possible sur les sites.

J’y suis resté un an, mais très vite l’envie de revenir près des clients m’est venue. Comprendre les problématiques et apporter des solutions, c’est ce que je voulais faire, alors quand j’ai rencontré Jérôme et Romain (les associés) et qu’ils m’ont présenté le projet, j’étais partant.

Après quelques analyses, nous avons réalisé que le marché français de la restauration était en retard sur les autres d’un point de vue technologique. […] Les attentes des consommateurs évoluent, alors que les acteurs historiques stagnent ; nous avons donc saisi cette opportunité de marché. Notre but est de démocratiser les outils technologiques que seuls les grands peuvent s’offrir.

 

Crédit photo : Innovorder

Combien d'années vous a-t-il fallu pour monter votre projet ?

Notre société existe depuis 2014, mais chaque jour elle se construit. Aujourd’hui, nous avons déjà effectué plusieurs levées de fonds, la dernière étant de 10 millions d’euros. Nous avons 90 collaborateurs et dans l'avenir nous espérons en avoir plus d’une centaine. En termes de croissance, chaque année Innovorder est à 100%. Nous sommes le leader français et à court terme nous avons pour objectif de devenir le leader européen.

Quelles ont été vos difficultés lorsque vous avez lancé votre société ?

Il y a beaucoup de choses qui arrivent, mais pour moi les deux plus grandes difficultés étaient de s’assurer que notre produit répondrait aux attentes des utilisateurs et de gérer les aspects humains. C’est-à-dire réunir une équipe et de faire en sorte que tout le monde aille dans la même direction pour que cela fonctionne.

Comment le Challenge Projets d’Entreprendre® vous a-t-il aidé dans la création de votre entreprise ?

C’était une semaine assez intense, on ne dort pas beaucoup, on respire son projet, ça te permet de repousser tes limites.  Ce qui est top avec ce challenge, c’est que nous travaillons avec les élèves de deux autres écoles, Institut Mines-Télécom Business School (école de management) et ENSIIE (école d’informatique). Des profils tellement différents se rencontrent. On apprend beaucoup, d’un côté les élèves-ingénieurs qui apportent le côté scientifique et technique et les élèves-managers qui apportent le côté business. Nous trouvons des solutions que nous n'aurions pas imaginé s'il n'y avait pas eu ce défi. Ensuite, les échanges avec les juges, les coachs etc. permettent de s’orienter et de se projeter sur l’avenir.

Personnellement, je trouve que cela permet de comprendre ce qui était attendu dans la création d’une entreprise. C’est un exercice stimulant qui te permet de construire un business model, et d’avoir une vision de l’entreprise. Mais le plus compliqué reste la mise en œuvre de l’idée de départ, et c’est pour cela que je trouve que le Challenge Projets d’Entreprendre est une bonne chose. Parce qu’il nous met dans une situation réelle, et les conseils que nous recevons sont bénéfiques pour le futur.

Au-delà de vos études, que représentait pour vous de participer au Challenge Projets d’Entreprendre ?

J'étais un peu sous pression, car je ne le voyais pas comme un exercice mais plutôt comme un test d’entrepreneuriat. Je m’imaginais déjà créer mon entreprise par la suite. Donc pendant le challenge, j’ai tout fait à fond, en conditions réelles. Dans mon esprit, je devais tout faire pour avoir un maximum de retours de la part des membres du jury, car je savais que ça me serait utile plus tard.

Quel conseil donneriez-vous aux participants du challenge ?

Allez-y à fond ! Partagez entre vous, car oui, c’est un challenge, il y a de la compétition, mais en réalité, le partage des bonnes pratiques permet à chacun de grandir et d’aller plus vite. D’ailleurs, on observe aujourd’hui dans l’écosystème des start-ups à Paris beaucoup d'entraide. Les entrepreneurs se soutiennent, car ça permet d’avoir des retours d’expérience sur des choses concrètes qu’ils ont vécues.

 

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