Urgence climatique : l’ingénieur Télécom SudParis prend ses responsabilités

Comment introduire les enjeux climatiques au cœur des enseignements de mathématiques, d’électronique, d’informatique ou de réseaux sans être soupçonné de « greenwashing » ?  Dans les écoles d’ingénieurs, les enseignements du tronc commun de 1ère année sont dédiés à ces “fondamentaux” et ce n'est qu’en 2e et 3e année que les élèves-ingénieurs commencent à se spécialiser par le biais des options. Alors, comment former en trois ans l’ingénieur d’un numérique responsable ? Entretien avec Emmanuel Monfrini, Directeur adjoint des formations de Télécom SudParis.

Les conséquences environnementales des choix des ingénieurs

Le point de départ de la réflexion est simple : il est absolument nécessaire qu'un ingénieur sortant de Télécom SudParis soit capable de mesurer, à chaque étape des processus et produits qu’il contribuera à développer, les conséquences environnementales de ses choix. En effet, chacune de ses décisions aura un impact écologique, direct ou indirect, positif ou négatif, qui sera autant lié à la phase de production qu’à l’usage du produit final.

L’expression même de la problématique met en évidence le fait que la sensibilisation à cet aspect essentiel de leur formation est d’autant plus concrète que l’ingénieur commence à se spécialiser. Pourtant, il nous paraît essentiel de donner à tous nos étudiants une culture générale leur permettant de mettre une réalité scientifique objective derrière les phénomènes qui entrent en jeu et les notions d’urgence écologique, de dérèglement climatique ou encore d’empreinte carbone. C’est pour cela que nous intégrons les éléments scientifiques de la transition écologique et numérique, dès la première année, y compris dans les enseignements scientifiques du tronc commun.

A quoi sert l’étude des réseaux dans une dynamique de transition environnementale ?

Énergie renouvelable et ressourcesPour les enseignants-chercheurs concernés, la tâche n’est pas simple. En effet, que répondre à la question :

  • En quoi les probabilités peuvent-elles contribuer au développement durable ?
  • Quelles sont les règles d’une programmation sobre, voire frugale ?
  • A quoi sert l’étude des réseaux dans une dynamique de transition environnementale ?

L’implication sans faille de l’équipe pédagogique dans le développement de ce projet a permis de dégager un fil rouge qui continuera à se dérouler tout au long de l’année, grâce à l’intervention d’experts dans différents domaines.

Si l’immersion dans la problématique du numérique responsable se veut progressive dans le cadre des enseignements fondamentaux, l’approche de la question environnementale dans son ensemble est plus directe. Afin de susciter l’intérêt des étudiants, d’aiguiser leur esprit critique et de les mettre en situation de proposer des solutions, la palette de nos propositions est variée.

En prenant le meilleur des angles d’attaque proposés, chaque étudiant peut faire son propre cheminement.

Par exemple l’étude des aspects philosophiques, sociologiques et économiques. Elle est complétée par des « jeux sérieux » comme celui proposé par l’Institut Mines-Télécom lors des journées de la sobriété numérique ou des approches imagées grâce à la célèbre « fresque du climat » qui est basée sur les travaux du GIEC et prochainement la « fresque du numérique », petite sœur de la première qui met l’accent sur l’impact environnemental du numérique.

De même, l’approche proposée par Maxime Efoui-Hess, chef de projet Numérique au Shift Project complète idéalement les précédentes : quantitative, chiffrée, analytique… avec une approche didactique de la problématique sous l’angle des contraintes carbone et de l’épuisement des ressources non-renouvelables. En prenant le meilleur des angles d’attaque proposés, chaque étudiant peut ainsi faire son propre cheminement et la prise de conscience n’en est que plus saisissante.

Conférence Double contrainte carbone et sobriété numérique

Et la formation Ingénieur généraliste - Parcours Environnement ?

Pour ceux qui en veulent encore plus, nous proposons également un « Parcours environnement » auquel participent des étudiants qui recevront exactement la même formation d’excellence que les autres, mais à laquelle ils ajouteront une dimension écoresponsable en réalisant l’ensemble de leurs projets et de leurs stages dans le domaine de l'accélération de la transition écologique.

L’implication de nos partenaires dans ce parcours et dans la chaire d’enseignement dont il est un des piliers est un atout supplémentaire pour notre formation.

En se plaçant au carrefour de la rencontre entre élèves, industriels et enseignants-chercheurs, Télécom SudParis prend le pari d’inventer, avec ses partenaires industriels, le métier d’ingénieur du numérique responsable. Nos diplômés seront toujours des ingénieurs en cyber sécurité, en jeux vidéo, réseaux… mais ils seront proactifs pour réparer et préparer le monde de demain.

A lire aussi : Face à l’urgence climatique, Télécom SudParis renforce sa formation d’ingénieurs, pour un numérique durable et responsable

 

© Télécom SudParis – Siret : 180 092 025 00055 – APE : 8542Z